A mon oncle, dont la légende dit qu'il crachait de la merde par la bouche à l'âge de deux ans.
A mon oncle, rendu fou sans doute par cette légende là.
A mon oncle, frère jumeau de mon père.
A mon oncle, " débile parce que conçu un mois plus tard " que mon père.
A mon oncle dont j'avais même oublié le prénom tant il n'existait pas pour mon père.

Malaise

Des mains obscures couvrent la tête de l'enfant
Et lentement
Lui broient le crâne
Jusqu'à ce que la cervelle en dégouline.
L'enfant pleure, l'enfant crie…
Tant qu'il le peut encore.
Et les mains implacables
De continuer
Leur œuvre destructrice.
Et de presser,
Et de presser…

Pauvre enfant,
Sa cervelle sort
Entre les os de sa boîte crânienne
Et quelques lambeaux de chair,
Sanguinolente…

On dirait de la lave visqueuse
Qui se fraie un chemin
Pour tomber par terre
En grosses gouttes,
Et s'y répandre.

C'est répugnant,
Mais les envoyées du néant
Achèvent leur œuvre destructrice.
Et, bientôt,
Ne reste de l'enfant
Qu'une tête vide,
Et une flaque rouge sur le sol.
Il obéit.
Enfin.

 

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